L’électrification du marché automobile, initiée pour réduire notre empreinte carbone, suscite un enthousiasme certain. Beaucoup de consommateurs ont opté pour des voitures hybrides rechargeables (PHEV) plutôt que pour des modèles entièrement électriques, craignant encore les limitations en termes d’autonomie et d’infrastructure de recharge. Pourtant, cette solution intermédiaire présente des inconvénients majeurs, notamment des problèmes de fiabilité et de coûts de réparation prohibitifs liés aux batteries. Examinons ces enjeux en détail.
Les Déboires des PHEV : Cas Concrets
EV Clinic, une société basée en Croatie et spécialisée dans la réparation de véhicules électriques et hybrides, a récemment publié des exemples édifiants de véhicules hybrides rechargeables ayant subi des pannes prématurées de batterie. Parmi les modèles concernés, on trouve des Mercedes Classe C 350e, Kia Optima PHEV 2017, Porsche Panamera e-hybrid, et des Nissan e-Power (commercialisées en Europe sur les X-Trail et Qashqai).
La plupart de ces véhicules présentent des défaillances de batterie autour de 150 000 kilomètres, une distance relativement faible comparée à la longévité attendue des voitures électriques dont les batteries peuvent durer jusqu’à 300 000 kilomètres. Les problèmes sont variés : surchauffe des cellules dues à un ampérage trop élevé (Mercedes), refroidissement insuffisant (Kia), ou encore conception défectueuse. Ces défauts de conception entraînent des pannes coûteuses et complexes à réparer.
Des Batteries Introuvables et Onéreuses
Les voitures hybrides rechargeables de génération précédente sont équipées de cellules de batterie spécifiques, non standardisées, ce qui complique considérablement leur remplacement. Ces cellules, souvent introuvables, sont également extrêmement chères. Par exemple, le remplacement de la batterie de 6 kWh d’une Mercedes-Benz Classe C coûte environ 14 500 euros, celle de 9 kWh d’une Kia Optima PHEV environ 17 000 euros, et celle d’une Porsche Panamera e-hybrid jusqu’à 18 000 euros. En théorie, ces prix élevés peuvent rendre économiquement irréparables les véhicules concernés bien avant d’atteindre 200 000 kilomètres.
Le Cas Spécifique des Nissan e-Power
Les problèmes de fiabilité ne sont pas limités aux anciennes générations de PHEV. Les Nissan dotées de la technologie e-Power, bien plus récentes, sont également concernées. Cette motorisation hybride non rechargeable repose sur un moteur thermique qui génère de l’électricité pour alimenter une petite batterie, laquelle entraîne les roues motrices. Cependant, EV Clinic a observé des défaillances fréquentes du petit moteur électrique, nécessaire pour la liaison entre le moteur thermique et la batterie, après seulement 15 000 à 30 000 kilomètres. La proximité avec le moteur thermique, source de chaleur, est mise en cause. Le coût de remplacement de ce moteur électrique s’élève à 11 000 euros, un montant dissuasif.
Des Économies Théoriques
Les avantages économiques des voitures hybrides rechargeables sont souvent surestimés. En effet, les entretiens des moteurs thermiques restent nécessaires, incluant les remplacements de fluides, filtres et courroies. De plus, une fois les batteries vides, les PHEV consomment souvent plus que leurs homologues thermiques en raison de leur surpoids.
Les données recueillies par des organismes comme l’ONG Transport et Environnement ou l’Union européenne montrent que les PHEV consomment en moyenne 3,5 fois plus que les chiffres théoriques annoncés par les constructeurs. Cette surconsommation compromet l’intérêt économique et écologique de ces véhicules.
Conclusion
Les voitures hybrides rechargeables, présentées comme un compromis entre les véhicules thermiques et électriques, révèlent des faiblesses significatives en termes de fiabilité et de coût. Les problèmes de batterie, les coûts de réparation exorbitants et la consommation élevée remettent en question leur viabilité économique et écologique. En comparaison, les voitures 100 % électriques, avec une infrastructure de recharge en constante amélioration et une durée de vie des batteries de plus en plus longue, apparaissent comme une alternative plus rationnelle.
