Les voitures électriques suscitent un intérêt croissant en raison de leur contribution perçue à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Cependant, une récente étude allemande menée par la VDI (Société pour la technologie des véhicules et de la circulation) suggère que les véhicules électriques doivent parcourir au moins 90 000 kilomètres pour compenser leur bilan écologique de fabrication défavorable par rapport aux voitures thermiques. Bien que ce chiffre puisse sembler élevé, une analyse approfondie révèle que sur la durée de vie totale, les voitures électriques surpassent leurs homologues à combustion interne du point de vue environnemental.
L’étude de la VDI, spécialisée dans l’ingénierie et la transformation numérique, se concentre sur la catégorie des véhicules compacts, notamment des modèles tels que la VW ID.3, la Ford Focus, la Toyota Corolla Hybrid et la VW Golf. Après avoir analysé l’impact environnemental de divers modes de carburation, la VDI conclut que les voitures électriques de cette catégorie deviennent plus respectueuses du climat que les voitures thermiques après avoir parcouru 90 000 kilomètres en Allemagne.
L’analyse à long terme, réalisée en collaboration avec l’Institut de Technologie de Karlsruhe (KIT), indique que les voitures électriques et hybrides obtiennent les meilleurs résultats en termes d’empreinte carbone après un kilométrage total de 200 000 kilomètres. Le diesel et les voitures à essence fonctionnant aux combustibles fossiles arrivent ensuite dans le classement.
Le président de la VDI, le Dr. Joachim Damasky, souligne que l’équilibre écologique des voitures dépend de divers facteurs tels que le lieu de production, le mix énergétique dans la fabrication des véhicules, le système de propulsion utilisé sur la route et l’énergie utilisée. Bien que la production de batteries, concentrée en Asie, entraîne un « sac à dos écologique » initial pour les voitures électriques, Damasky affirme que sur le long terme, ces dernières prévaudront en termes d’équilibre écologique.
L’étude révèle que malgré le coût écologique initial lié à la production de batteries, les voitures électriques émettent 35 % de moins de CO2 sur l’ensemble de leur cycle de vie par rapport aux voitures thermiques. Un véhicule électrique rejette environ 24,2 tonnes de CO2 de sa production à son recyclage, tandis qu’un hybride rechargeable émet 24,8 tonnes. En comparaison, un véhicule diesel émet en moyenne 33 tonnes, et une voiture à essence, 37 tonnes de CO2.
Cependant, il est essentiel de noter que ces chiffres varient en fonction de la manière dont l’électricité utilisée pour recharger les voitures électriques est produite. En cas d’électricité à 100 % d’origine renouvelable, le seuil du « point de bascule » est réduit à 65 000 km. À l’inverse, si l’électricité provient de combustibles fossiles, comme en Chine ou en Pologne, le seuil augmente à 160 000 km, ce qui souligne l’importance du mix énergétique dans l’évaluation environnementale.
La France, avec sa production électrique peu carbonée, se rapproche davantage du seuil inférieur de 65 000 km que du seuil supérieur de 160 000 km. Toutefois, la VDI recommande des mesures supplémentaires pour améliorer l’empreinte carbone des voitures électriques, notamment la production de batteries en Europe pour réduire leur empreinte carbone, la promotion des hybrides rechargeables, la fabrication de véhicules plus petits et légers pour la mobilité urbaine, ainsi que des investissements accrus dans le recyclage pour gérer efficacement les ressources. Ces recommandations visent à renforcer davantage la position environnementale des véhicules électriques sur le long terme.
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