La gestion financière du Département des Bouches-du-Rhône fait l’objet de vives critiques, révélées par un récent rapport de la chambre régionale des comptes. Malgré un budget de 2,3 milliards d’euros en 2020 et une situation financière globalement saine, certaines pratiques au sein de la collectivité suscitent des interrogations. L’examen détaillé du rapport met en lumière des largesses accordées en matière de congés aux agents, engendrant une perte substantielle pour les finances publiques et une dette multipliée par 3,8 au cours de la période étudiée.
Congés généreux et impact financier
L’un des points de préoccupation majeurs soulevés par la chambre régionale des comptes concerne les congés accordés aux agents du Département. Sur les 7 891 équivalents temps plein travaillés en 2020, seulement 11 agents respectent la durée légale de travail de 35 heures par semaine. Le rapport indique que la collectivité est plutôt généreuse, octroyant entre deux et six jours et demi de congé supplémentaire par an. Certains professionnels, tels que les employés de la petite enfance ou les forestiers mobilisés pendant l’été, bénéficient même de huit jours supplémentaires.
Cette générosité a un coût, évalué à près de 10 millions d’euros, représentant 203 équivalents temps pleins. La chambre régionale des comptes met en garde la collectivité et l’invite à régulariser cette situation d’ici le 1er janvier 2023. De plus, elle recommande le renforcement du dispositif de contrôle des heures supplémentaires effectuées et payées aux agents.
Réponse et positionnement du Département
Suite à ces révélations, le Département des Bouches-du-Rhône a réagi en indiquant qu’une délibération avait été votée le mois dernier pour régulariser la situation. Toutefois, la collectivité maintient son engagement envers les congés supplémentaires, arguant que la pénibilité du travail doit être prise en compte. Cette position soulève des interrogations sur la nécessité d’une réelle équité dans la gestion des ressources humaines au sein de la collectivité.
Dette multipliée par 3,8 : Un fardeau financier pour l’avenir
Outre la question des congés, le rapport de la chambre régionale des comptes pointe du doigt la dette du Département, atteignant 1,4 milliard d’euros en 2020. Une multiplication par 3,8 au cours de la période étudiée suscite des inquiétudes quant à la gestion financière à long terme. Bien que la structure de la dette soit jugée non risquée et la capacité de désendettement maîtrisée, un pic sensible des remboursements est anticipé entre 2036 et 2042.
Cette situation résulte du recours massif à des emprunts obligataires remboursables in fine. Les conséquences de cette gestion financière risquée pourraient peser lourdement sur les finances du Département dans les années à venir, nécessitant une réévaluation des choix stratégiques en matière d’emprunts et de remboursements.
Conclusion
La gestion financière du Département des Bouches-du-Rhône fait l’objet d’une attention particulière suite aux révélations de la chambre régionale des comptes. Les largesses accordées en matière de congés aux agents et la dette multipliée par 3,8 soulèvent des questions quant à la transparence et à la responsabilité dans la gestion des finances publiques. Il apparaît impératif pour la collectivité de prendre des mesures correctives afin d’assurer une gestion plus rigoureuse et durable pour le bien-être financier à long terme du Département.
