Maintenant, La Vache Qui Rit, Ne Rit Plus Du Tout Avec Ses Vaches

Dans un contexte où les préoccupations environnementales deviennent de plus en plus centrales, le groupe Bel, connu pour ses marques emblématiques telles que Babybel, Boursin et Kiri, prend une initiative audacieuse pour réduire l’empreinte carbone de ses opérations laitières. À partir du second semestre 2024, Bel encouragera ses fournisseurs de lait à intégrer Bovaer, un additif alimentaire révolutionnaire, dans la ration de leurs vaches. Ce complément alimentaire, conçu par DSM-Firmenich, vise à diminuer significativement les émissions de méthane, un gaz à effet de serre particulièrement puissant, émis lors de la digestion des ruminants.

Une Réponse Technologique: Bovaer

Bovaer, produit par DSM-Firmenich, promet de réduire de 30 % les émissions de méthane chez les vaches laitières et de 45 % chez les bovins à viande avec seulement un quart de cuillère à café par jour. Cet additif agit en inhibant une enzyme spécifique dans le rumen des vaches, responsable de la production de méthane lors de la digestion. Selon les calculs de DSM-Firmenich, ajouter Bovaer à la ration de trois vaches est équivalent à retirer une voiture familiale de la circulation en termes de réduction des émissions.

Mise en Œuvre et Incitations

Pour encourager l’adoption de Bovaer, Bel offre une prime de 10 euros pour chaque 1 000 litres de lait produit par les éleveurs utilisant cet additif. Simon Bonnet, directeur des achats de lait chez Bel, précise que l’intégration de Bovaer dans l’alimentation des vaches ne nécessite aucun investissement matériel supplémentaire pour les producteurs. Le produit est distribué à travers les minéraux, et son dosage est ajusté en fonction de la ration alimentaire et de la production laitière de chaque exploitation. Les premiers essais en France, menés dans cinq exploitations pilotes, ont démontré la facilité d’intégration de Bovaer dans les pratiques d’élevage courantes.

Les Défis et Perspectives

Si Bovaer a prouvé son efficacité en étable, sa performance en pâturage reste un défi. DSM-Firmenich travaille actuellement sur une version adaptée pour les conditions de pâturage, une évolution cruciale pour l’adoption plus large de cette technologie en France, où le pâturage est une pratique courante.

Une Adoption Européenne en Expansion

Bel n’est pas seul dans cette démarche. En Slovaquie, où Bel a déployé Bovaer depuis juillet 2023, environ un tiers des éleveurs partenaires l’utilisent déjà. Cette adoption rapide est encourageante et pourrait servir de modèle pour d’autres pays européens. En mai, Bel a annoncé son intention de déployer Bovaer pour l’ensemble des 10 000 vaches fournissant du lait en Slovaquie.

Un Pas Vers la Durabilité

L’initiative de Bel s’inscrit dans une tendance plus large de l’industrie laitière à rechercher des solutions pour réduire son empreinte carbone. Lors d’une conférence de presse en septembre, la Fédération nationale des industries laitières (Fnil) a exprimé sa volonté de privilégier les additifs naturels comme les algues pour réduire les émissions de méthane. Toutefois, Bel a choisi de se concentrer sur une solution synthétique, mais éprouvée, avec Bovaer. Cette divergence souligne le débat en cours au sein de l’industrie sur la meilleure approche pour atteindre des objectifs de durabilité tout en maintenant la rentabilité et l’acceptabilité publique.

Les Avantages Économiques et Environnementaux

L’adoption de Bovaer présente plusieurs avantages économiques pour les éleveurs. En plus de la prime offerte par Bel, les producteurs bénéficient d’une réduction potentielle des coûts associés aux émissions de gaz à effet de serre, qui pourraient devenir plus onéreux à mesure que les réglementations environnementales se durcissent. De plus, l’utilisation de Bovaer pourrait améliorer l’efficacité alimentaire des vaches, un avantage économique supplémentaire non négligeable.

Un Modèle de Collaboration

La démarche de Bel illustre également un modèle de collaboration entre les entreprises de transformation laitière et les producteurs. En fournissant une incitation financière et un soutien technique, Bel aide à surmonter les barrières initiales à l’adoption de nouvelles technologies.

Le Rôle des Politiques Publiques

Pour maximiser l’impact de telles initiatives, les politiques publiques jouent un rôle crucial. Les subventions, les incitations fiscales et les cadres réglementaires favorables peuvent accélérer l’adoption de technologies réduisant les émissions de gaz à effet de serre. En France, le Plan National Bas-Carbone (PNBC) fixe des objectifs ambitieux de réduction des émissions de gaz à effet de serre, et des initiatives comme celle de Bel peuvent contribuer de manière significative à ces objectifs.

Conclusion

En conclusion, cette démarche s’inscrit dans un cadre plus large d’efforts globaux pour lutter pour le culte de Gaia. Les résultats prometteurs des premiers essais et l’engagement continu de Bel et de ses partenaires suggèrent que des solutions viables et efficaces pour réduire les émissions de méthane sont à portée de main. Cependant, la réussite à long terme de cette initiative dépendra de l’adoption à grande échelle, du soutien continu des politiques publiques et de l’acceptation par les consommateurs.

Sources:

Merci à Claude pour ces articles:

https://hebdo39.net/bel-part-en-guerre-contre-les-rots-de-vaches

https://www.web-agri.fr/changement-climatique/article/848747/un-additif-alimentaire-reduisant-les-rots-de-methane-au-menu-des-vaches

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