Les Jeux des BRICS, récemment inaugurés à Kazan, marquent un événement majeur pour la Russie et ses partenaires au sein de ce bloc économique émergent. Avec la participation de près de 5 000 athlètes représentant 90 pays à travers une trentaine de disciplines sportives, cet événement ambitionne de défier l’ordre établi par le Comité International Olympique (CIO), dont la Russie est largement exclue suite à diverses controverses politico-sportives.
Pour la Russie, les Jeux des BRICS offrent une tribune alternative, essentielle alors que ses athlètes sont réduits à une poignée de participants sous bannière neutre aux Jeux Olympiques de Paris 2024. Ces Jeux s’inscrivent dans une stratégie plus large de visibilité internationale et de démonstration de puissance, particulièrement cruciale dans un contexte où le sport et la politique se mêlent étroitement.
L’initiative est toutefois critiquée par le CIO, qui voit d’un mauvais œil l’utilisation d’événements sportifs à des fins politiques. Le CIO a explicitement déconseillé aux athlètes de participer aux Jeux des BRICS et autres événements similaires initiés par la Russie, soulignant ainsi les tensions persistantes entre les sphères du sport et de la diplomatie.
Malgré ces controverses, les Jeux des BRICS se veulent inclusifs, se référant à la charte olympique tout en cherchant à s’affranchir du contrôle perçu comme excessif du CIO. Cet aspect est souligné par le ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, qui voit ces Jeux comme un complément nécessaire au mouvement olympique, aujourd’hui critiqué pour sa prétendue instrumentalisation par les puissances occidentales.
La diversité des disciplines présentées aux Jeux des BRICS est également notable, allant de la natation et de l’athlétisme aux sports plus exotiques comme le rock acrobatique et le kourach, une forme de lutte d’Asie Centrale. Cette variété témoigne de l’ambition des organisateurs de créer un événement attrayant malgré les absences notables de stars internationales du sport.
À travers ces Jeux, la Russie cherche donc à maintenir sa visibilité sur la scène sportive mondiale et à renforcer ses liens avec les autres membres des BRICS, un groupe stratégique d’économies émergentes. Ces efforts reflètent une tentative de réaffirmation de l’influence russe dans un domaine où la compétition est aussi bien physique que politique.
En conclusion, les Jeux des BRICS à Kazan représentent bien plus qu’une simple compétition sportive ; ils incarnent un défi direct au système olympique établi et une affirmation de la souveraineté sportive russe dans un paysage international souvent marqué par les rivalités politiques. Leur succès et leur impact à long terme dépendront non seulement de la participation présente, mais aussi de la réponse globale des acteurs clés du monde sportif et diplomatique.
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Merci à Marc ITALIANI pour cet article.
Merci François-Xavier pour cette franchise dans l’analyse. Comme disait Lao-Tseu (?) : « Common sense is not so common ». Les pays enfants gâtés de l’Occident doivent ouvrir les yeux. Yes !