L’agression tragique survenue samedi matin à la gare de Lyon à Paris continue de susciter des interrogations quant aux motivations du suspect. L’homme de 32 ans, qui a blessé trois personnes au couteau et au marteau, a été soumis à une garde à vue au cours de laquelle il a livré des déclarations troublantes, mêlant vengeance personnelle et ressentiment envers la France.
Selon une source proche de l’enquête, l’homme aurait déclaré que son geste était prémédité, motivé par un profond ressentiment envers la France et son histoire familiale. Cependant, il a insisté sur le fait que son acte n’avait aucun lien avec la religion, malgré les spéculations initiales.
Pendant son interrogatoire, l’agresseur a exprimé sa souffrance face à ce qu’il a qualifié de situation imposée par la France à son grand-père. Ces déclarations soulèvent des questions sur les racines du ressentiment de l’homme envers le pays et sur la nature spécifique de l’incident.
L’enquête a également révélé l’existence d’un compte TikTok authentifié au nom de l’assaillant. Dans une vidéo datée du 2 décembre 2023, le suspect évoquait sa propre mort en écrivant : « R.I.P. dans trois mois, qu’Allah m’accueille dans son paradis. » D’autres vidéos témoignent de son ressentiment envers la France, notamment en lien avec l’intervention militaire française au Mali.
Le déroulement de l’agression, survenue peu après 7h30 samedi matin, a laissé trois personnes blessées, dont une grièvement. Le pronostic vital de l’homme gravement blessé était encore engagé dimanche après-midi, selon le ministère public.
L’assaillant, de nationalité malienne, était en situation régulière en Italie depuis 2016, avec un titre émis en 2019. Ce document lui permettait de voyager légalement en France. Les autorités italiennes ont confirmé qu’il avait obtenu un permis de séjour pour protection subsidiaire en raison de sa situation mentale, suivant des soins dans un centre de santé mentale de la province de Turin.
Au cours de sa garde à vue, l’homme a raconté son itinéraire depuis son arrivée en France le 1er février, passant par Cannes, Lyon, avant de se rendre à la gare de Lyon la veille de l’attaque. Il aurait passé la nuit près de la gare et aurait acheté le marteau et le couteau utilisés lors de son attaque à proximité.
Interrogé sur le choix de Paris comme lieu de l’attaque, l’agresseur a déclaré avoir opté pour la capitale en raison de son statut de ville principale du pays, mais il a affirmé n’avoir pas délibérément choisi ses victimes. Il a tenté de s’attaquer à une femme, mais a été dévié par l’intervention héroïque d’un homme.
Les premiers éléments de l’enquête suggèrent que l’agresseur aurait d’abord mis le feu à son sac à dos pour ensuite s’en prendre aux usagers de la gare, expliquant que cette action visait à « effrayer les gens ».
La garde à vue de l’homme avait été interrompue samedi soir en raison de son état psychiatrique jugé incompatible avec la mesure de contrainte. Après avoir passé près d’une journée à l’Infirmerie psychiatrique de la préfecture de police, sa garde à vue a repris ce dimanche soir.
Cette affaire soulève des questions complexes sur la prévention des actes violents, mêlant des éléments de troubles mentaux, de ressentiment social et de motivations personnelles. Les autorités continuent leur enquête pour comprendre les tenants et aboutissants de cet incident tragique à la gare de Lyon.
