Maintenant, On Peut Être Végétarien Et Manger De La Viande

Chaque année, le mois de janvier marque le début du Veganuary, un défi incitant les individus à s’abstenir de consommer des produits d’origine animale pendant trente et un jours. Cependant, une réalité moins connue se dessine parmi les végétariens, où plus d’un tiers (37 %) avoue avoir succombé à la tentation de la viande lors de soirées arrosées, selon une étude britannique menée en 2015. La question qui se pose alors est la suivante : est-ce tricher que de céder à la viande dans un moment d’ivresse?

Pour certains, la réponse est claire. Lina, 27 ans, une pescétarienne depuis un an et demi, admet franchir la frontière de sa diète végétarienne lors de soirées bien arrosées avec ses amis. « Quand je vois les rillettes et que je me dis ‘je n’ai pas le droit d’y toucher, je dois me contenter du camembert rassi et du cornichon’, je craque un peu », avoue-t-elle. Ainsi, l’alcool semble être un déclencheur de ces écarts alimentaires.

Selon une étude australienne de 2022, l’alcool peut accroître le désir de protéines et de « mauvais gras » dans le corps, expliquant en partie cette tentation. De plus, la consommation de viande est souvent associée à des moments de convivialité, en particulier en France, où le vin, le fromage et la charcuterie forment un triptyque culturel. Claire Petin, psychologue clinicienne et psychothérapeute, souligne que cette pression sociale peut être difficile à résister pour certains végétariens, surtout lorsqu’ils sont sous l’influence de l’alcool.

Cependant, l’alcool agit également comme une substance psychoactive, réduisant l’autodiscipline et la maîtrise consciente. « On n’est plus dans l’autodiscipline, dans la maîtrise consciente de ses paroles et de ses actes », explique la psychologue. Cela crée une opportunité pour certains végétariens de justifier leurs écarts alimentaires en utilisant l’alcool comme une « excuse ».

Le choix de céder à la viande en état d’ivresse dépend souvent des raisons initiales du végétarisme. Perrine, 31 ans, pescétarienne depuis l’âge de 11 ans et végétarienne depuis un an, comprend ce choix, bien que pour elle, manger de la viande ne soit jamais envisageable, même dans un état d’ébriété. Elle attribue ces craquages à des raisons rationnelles, notamment environnementales. « Quand ils sont bourrés, leur cerveau oublie cette partie rationnelle, donc il faut avoir une sacrée force mentale pour ne pas craquer », estime-t-elle.

Claire Petin abonde dans ce sens en expliquant que les personnes qui ont arrêté de manger de la viande pour des raisons plus émotionnelles ou morales sont moins enclines à succomber aux tentations alcoolisées. En revanche, les anciens gros consommateurs de viande peuvent ressentir un « craving » (un manque) en état d’ivresse, en raison de l’association plaisir-viande qui persiste dans leur mémoire.

Face à ces éventuels écarts, certaines personnes ressentent de la culpabilité, tandis que d’autres, comme Lina, adoptent une approche plus tolérante envers elles-mêmes. « Il faut arrêter de se faire du mal. Si tu fais déjà des efforts au quotidien, tu as le droit à des petits kifs de temps en temps. Les conséquences ne sont pas très graves », affirme-t-elle. Claire Petin conseille également d’adopter une approche plus souple envers le régime alimentaire, suggérant de devenir un « flexitarien assumé » plutôt qu’un végétarien frustré.

Cette flexibilité peut être perçue négativement par certains végétariens, soulignant la rigidité de leur engagement. Céline, 32 ans, végétarienne depuis six ans, critique ceux qui cèdent à la viande en état d’ivresse, les considérant comme « juste pas végétariens, quoi ». Pour Perrine, cela dépend de la personne et de sa posture moralisatrice envers les autres. « Les convictions qui partent au bout de deux pintes, ça va deux minutes », commente-t-elle.

En conclusion, la question de manger de la viande en état d’ivresse révèle des aspects complexes liés aux motivations initiales du végétarisme, à la pression sociale, et à la tolérance envers soi-même. Plutôt que de voir ces écarts comme des échecs, Claire Petin suggère de repenser son régime alimentaire, adoptant une approche flexible pour trouver un équilibre entre les convictions personnelles et les plaisirs occasionnels. Finalement, peut-être que la réflexion sur la consommation d’alcool pourrait également être une opportunité de modération, suggérant que moins d’alcool pourrait signifier moins de tentations alimentaires indésirables.

Vous pouvez reproduire en tout ou partie de cet article à condition que cet avertissement soit inclus:   « Cet article vient du site www.drawmyeconomy.com, où François-Xavier partage régulièrement ses analyses sur l’actualité économique.»

Sources:

Merci à Davy pour cet article source:

https://www.20minutes.fr/societe/4070774-20240119-veganuary-etre-vegetarien-manger-viande-quand-bourre-tricher

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