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Le Sénat a récemment adopté une proposition de loi visant à canaliser une partie des fonds provenant des livrets d’épargne populaires, tels que le Livret A et le livret de développement durable et solidaire, vers les entreprises opérant dans le secteur de la défense. Initiée par le sénateur LR Pascal Allizard, cette mesure a suscité un débat passionné, mettant en lumière les divergences d’opinions au sein de l’assemblée.

L’objectif déclaré de cette proposition est de soutenir le financement des entreprises françaises œuvrant dans le domaine de la défense, en particulier les petites et moyennes entreprises. Toutefois, cette initiative n’a pas manqué de susciter des critiques acerbes, notamment de la part des sénateurs communistes qui ont vigoureusement dénoncé ce qu’ils considèrent comme une utilisation abusive des économies populaires.

Le vote au Sénat, qui a vu une majorité confortable en faveur de la proposition (244 voix contre 34), reflète une division politique marquée. Les groupes de droite et centristes ont généralement soutenu la mesure, tandis que les groupes de gauche, en particulier les communistes et les écologistes, ont exprimé leur désaccord. Le groupe PS a choisi de s’abstenir, révélant ainsi une fracture idéologique au sein même de la gauche parlementaire.

Les amendements apportés au texte lors des délibérations au Sénat visent à atténuer les craintes selon lesquelles cette réaffectation de fonds pourrait compromettre d’autres priorités, telles que le financement de la transition énergétique et de l’économie sociale et solidaire. De plus, le soutien à la base industrielle et technologique de défense a été ajouté à la liste des missions de BPI France, l’institution publique de financement.

Les sénateurs communistes, dans leur réaction officielle, ont vivement critiqué cette proposition, la qualifiant de détournement de l’épargne populaire pour financer ce qu’ils décrivent comme « l’industrie de guerre ». Ils soulignent que l’épargne populaire était autrefois destinée exclusivement à des missions d’intérêt général telles que le logement social et la politique de la ville, et affirment qu’il n’y a pas de nécessité spécifique pour le financement de l’industrie de défense, citant des sources telles que la Banque de France et la Direction générale du Trésor.

Le débat suscité par cette proposition de loi reflète des tensions plus larges autour du rôle de l’État dans l’économie et de la priorisation des dépenses publiques. Les partisans de la mesure insistent sur l’importance de soutenir l’industrie nationale de défense, soulignant les enjeux de sécurité nationale et de souveraineté économique. En revanche, ses détracteurs mettent en avant des préoccupations éthiques et économiques, craignant que cette décision ne conduise à une militarisation accrue de l’économie et à une détérioration des autres secteurs prioritaires.

Alors que la proposition de loi est désormais transmise à l’Assemblée Nationale pour examen, le débat devrait se poursuivre, mettant en lumière les divergences d’opinions persistantes sur la manière dont les ressources publiques doivent être allouées dans un contexte économique et politique en constante évolution.

Un commentaire

  1. On va avoir un moyen de virer ces décideurs incompétents, on retire tous ce qu’il y a sur nos livrets A, ils seront incapables d’honorer les retraits, on les « licencie » pour faute grave sans preavis ni indemnités, motif : détournement de fond !..

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