La Valeur Douteuse des Voitures Hybrides

Une récente étude menée par la Commission européenne a mis en lumière une réalité troublante : les voitures hybrides rechargeables (PHEV) sont loin d’être aussi écologiques qu’annoncé. Bien que présentées comme une solution prometteuse pour réduire les émissions de CO2, ces véhicules se révèlent être de véritables sources de pollution lorsqu’ils sont utilisés dans des conditions réelles.

L’alerte avait déjà été lancée en juillet 2022 par l’ONG Transport & Environment, mettant en évidence une sous-estimation significative des émissions réelles des voitures hybrides rechargeables par rapport aux chiffres officiels fournis par les constructeurs. Cette sous-estimation, selon l’ONG, serait due aux habitudes de conduite des utilisateurs, notamment le fait de ne pas recharger régulièrement la batterie, entraînant une surconsommation de carburant lorsque le véhicule passe en mode thermique.

Les données de l’étude de la Commission européenne confirment ces craintes. En moyenne, les voitures hybrides rechargeables consomment 3,5 fois plus de carburant que ce qui est annoncé lors de leur homologation. Ainsi, une voiture PHEV rejette en réalité 3,5 fois plus de CO2 dans l’atmosphère que prévu initialement. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : la consommation réelle avoisine les 5,94 litres d’essence ou de diesel pour parcourir 100 km, contre seulement 1,69 litre selon les données d’homologation.

Cette révélation remet en question l’efficacité environnementale des voitures hybrides rechargeables, alors même que l’Europe cherche à réduire drastiquement ses émissions de CO2 pour lutter contre le changement climatique. En comparaison, les voitures purement thermiques affichent une consommation moyenne réelle de 7,44 litres pour 100 km, avec des émissions de CO2 atteignant 139,4 g/km. Bien que les PHEV émettent moins de CO2 que les voitures thermiques, notamment grâce à leur mode électrique, cette réduction est moins significative que prévu.

Une des principales raisons de cette inefficacité réside dans la sous-utilisation de la technologie électrique embarquée. Les conducteurs négligent souvent la recharge de la batterie, ce qui limite l’utilisation du mode électrique. En conséquence, la consommation de carburant reste élevée, annulant ainsi les avantages écologiques potentiels des voitures hybrides rechargeables.

La Commission européenne propose des solutions pour remédier à cette situation. Elle envisage de modifier le calcul du facteur d’utilité, qui détermine la durée du test d’homologation effectué en mode électrique. En réduisant ce facteur, l’objectif est d’obtenir des chiffres d’homologation plus proches des conditions réelles d’utilisation, ce qui pourrait dissuader les consommateurs et les gouvernements de subventionner ces véhicules.

En conclusion, si les voitures hybrides rechargeables peuvent représenter une alternative intéressante dans certains cas, il est impératif de prendre en compte leur utilisation réelle pour évaluer leur impact environnemental. Les récentes révélations de la Commission européenne soulignent la nécessité d’une approche plus rigoureuse dans l’homologation et la promotion de ces véhicules, afin d’atteindre véritablement les objectifs de réduction des émissions de CO2.

Sources

https://climate.ec.europa.eu/news-your-voice/news/first-commission-report-real-world-co2-emissions-cars-and-vans-using-data-board-fuel-consumption-2024-03-18_en

https://climate.ec.europa.eu/document/download/b644dafe-1385-4b56-98d9-21e7e9f3601b_en?filename=report.pdf

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