Les négociations salariales pour l’année 2024 sont en cours et offrent un aperçu fascinant de l’état actuel du marché du travail français ainsi que des prévisions économiques à venir. Ces négociations, souvent méconnues du grand public, jouent un rôle crucial dans la détermination des salaires et, par extension, de l’inflation à moyen terme. Alors que la France fait face à des défis économiques et sociaux complexes, il est impératif de comprendre l’évolution des salaires et ses implications.
Les premiers accords signés pour 2024 indiquent une modération des hausses négociées par rapport aux années précédentes, tout en restant en moyenne au-dessus de l’inflation, qui a récemment reculé. Les données recueillies à partir de 117 accords de branche et environ 1 500 accords d’entreprise offrent un aperçu significatif de ces tendances.
En 2023, les hausses salariales sont restées soutenues, en grande partie en réponse aux hausses antérieures des prix et du salaire minimum interprofessionnel de croissance (Smic). Les accords de branche ont vu une hausse moyenne d’environ 5% sur un an, tandis que les accords d’entreprise ont atteint environ 4%. Cependant, le reflux de l’inflation depuis début 2023 a entraîné une modération des hausses de salaire négociées pour l’année 2024.
Les premiers accords signés au niveau des branches prévoient des hausses nominales de salaires minima légèrement moins élevées qu’en 2023, avec une hausse moyenne estimée à 3,3% au premier trimestre 2024. Cette modération est en partie attribuable à une dynamique moins soutenue du Smic et à un repli plus marqué de l’inflation.
Les hausses négociées pour 2024 varient d’un secteur à l’autre, certaines branches prévoyant des hausses proches ou supérieures à 5%, notamment dans les secteurs des transports routiers et de la prévention-sécurité. Cependant, la plupart des autres branches ont signé des hausses comprises entre 2 et 4%.
Une analyse sur la période allant de début 2022 à 2024 révèle que la hausse des salaires minima de branche a été en moyenne de 10,3%, ce qui reflète largement la hausse des prix cumulée sur la même période (10,5%). Cependant, des différences significatives existent entre les branches, certaines augmentant leurs salaires minima de plus de 12% tandis que d’autres n’ont augmenté que de moins de 9%.
Les accords d’entreprise, qui prévoient des hausses en moyenne de 3,4% pour 2024, montrent également une modération par rapport à l’année précédente, bien que ces hausses restent historiquement élevées et au-dessus de l’inflation prévue pour 2024.
Les chefs d’entreprise anticipent également une hausse des salaires de base de 3% au cours des 12 prochains mois, ce qui suggère que la tendance à la modération devrait se poursuivre. Ces données confirment un scénario où le rythme de croissance des salaires contribuerait au retour progressif de l’inflation vers 2% fin 2024.
En conclusion, les négociations salariales pour 2024 indiquent une modération des hausses par rapport aux années précédentes, mais maintiennent des niveaux au-dessus de l’inflation. Cette tendance souligne l’importance des négociations collectives dans la détermination des salaires et offre des perspectives intéressantes sur l’évolution économique à venir en France.
